Montag, 21. November 2011

El Chalten, Argentina, 17'477 km

Nous pensions avoir fait le plus dur de notre voyage avec la traversée de la Bolivie par les petites routes, mais c'était sans compter sur la Carretera Austral du Chili. Cette fameuse route qui relie du nord au sud ce pays tout en longueur a déjà couté des millions au Chili et reste encore de très mauvaise qualité sur la majorité de son parcours. Depuis Coyhaique, il n'y a plus d'asphalte nul part et les montées caillouteuses sont souvent très raides. Il faut dire que le Chili est un pays très découpé entre lacs, montagnes, falaises, fjords et le tout dans une forêt très dense, là où elle n'a pas été détruite par les nombreux incendies.
Comme toujours, nous ne choisissons pas le trajet le plus simple et décidons de prendre un ferry pour Chile Chico et de longer le lac Carrera General, le deuxieme plus grand lac d Amérique Latine après le lac Titicaca. On avait entendu que cette route était very hard, but very beautyfull. Nous nous lançons alors en nous concentrons sur le very beautyfull..mais le very hard nous rattrape très vite! Des pentes super raides, un vent de face à vous freiner même à la descente et vous faire tomber du vélo dans les contours,...bref on pousse une bonne partie de la journée. Pas facile non plus de trouver un endroit plus ou moins à l'abri du vent pour planter notre tente le soir. Après trois dures journées, nous retrouvons la carretera austral, qui est aussi difficile, mais quand-même moins. Par contre pas question de se reposer un jour. Nous avons un timing sérré, nous devons arriver à Villa O'Higgins, au terminus de la carretera austral le vendredi car il n'y a un bateau qu'une fois par semaine le samedi pour rejoindre l'Argentine. Ayant perdu du temps sur la route du lac, on doit mettre les gaz. On se lève tôt le matin et on s'arrête tard le soir, ce qui est ici enfin possible car nous avons maintenant de la lumière jusqu'à 21h30. Cela nous change de la nuit à 18h que nous avons eu tout au long de notre voyage. On apprécie de ne plus devoir cuisiner le soir à la lampe frontale.
Fatigués, mais heureux nous sommes arrivés à temps le vendredi à Villa O'Higgins. Dans ce petit village de 500 habitants, on a vraiment l'impression d'être arrivés au bout du monde. Qui a eu l'idée de venir jusqu'ici contruire un village?!?
C'est joli et on y resterait bien un jour pour se reposer, mais le lendemain matin à 7h30 nous sommes déjà en selle pour attaquer ce qui est pour moi la journée la plus dure de tout notre voyage. Je vous la raconte! Du village, ce sont 7 km de piste pour arriver au débarcadère. Jusque-là pas de souci, c'est tranquille à part que c'est tôt le matin et que je n'ai pas beaucoup dormi. Le bateau est à l'heure et nous quittons le port à 8h30 pour traverser le magnifique lac O'Higgins. A 11h nous arrivons à Mancilla, un petit port où il y a 3 maisons dont une est le poste de douane chilien. Nous passons faire tamponer notre passeport et attaquons la montée. Les 15 km jusqu'au col nous prennent environ 4h, le chemin est raide et caillouteux et on pousse une bonne partie du temps. Au milieu de la forêt soudain la petite route se termine et un imense panneau nous souhaite la bienvenue en Argentine. A côté, un petit sentier se dessine à travers les arbres. Cette fois, on ne peut même plus parler de piste. Je décrirais les prochains 7 km comme un mauvais chemin pédestre dans les préalpes ou le Jura. Il nous faudra plus de 4 heures pour en venir à bout. Le chemin monte et descent, entrecoupé non-stop de cailloux et racines. Nous devons passer par dessus des gros troncs d'arbres tombés au milieu du chemin, dans des marais ou l'on s'enfonce dans la boue, à travers des torrents et rivières d'eau glacée...on pousse, on soulève, on tire ou on porte nos vélos tout du long! Pendant les 4,5 premiers km, la bonne humeur est en rendez-vous et on rigole de ce passage aventurieux. Puis épuisement et hypoglycémie commencent à se faire sentir et finalement les larmes accompagnent mes derniers 2 km jusqu'à ce que Martin m'enfile un petit pain garni de "dulce de leche" (sorte de caramel à tartiner) dans la bouche. Il faut dire que pour clore en beauté, sur le dernier km, pourtant en descente, le chemin creusé par les chevaux est très profond et étroit si bien que nos saccoches latérales ne passent même pas. Nous devons les décrocher ou porter carrément le vélo entier chargé. Nos vélos pèsent entre 60 et 70 kg! Ouf, le dos commence à faire mal. Nous finissons cette journée avec un garde-boue cassé à mon vélo, le pied du vélo à Martin idem, nos saccoches ainsi que nos jambes pleines de griffures, mais grâce au dulce de leche (consommation de ce jour: 300gr! Désolée Pia!), nous arrivons avec le sourire à la Lagune du Désert vers 19h. Les douaniers argentins (seules personnes présentes dans ce petit coin perdu) nous accueillent avec une bonne bière et un petit pain tout frais sorti du four. Trop sympa! Par contre pour les modalités de douane, ils ne sont pas pressés et nous disent de nous installer tranquillement avec notre tente, on verra cela demain. A chaque jour suffit sa peine!
Nous nous endormons le soir épuisés mais satisfaits dans notre tente avec le "tic tic" de la pluie qui a heureusement attendu que nous soyons arrivés pour commencer.
Le lendemain matin, c'est un "pchit pchit" sur la tente qui me réveille. Je me motive à sortir le bout de mon nez pour vérifier mes doutes...Et oui, il neige! Brrr, vite je referme tout et me remballe dans mon sac de couchage pour dormir encore un peu. La photo du lever du soleil sur le fameux Fitz Roy n'est de toute façon pas pour ce matin. A 14h, c'est avec le soleil revenu que nous prenons notre bateau pour traverser la Laguna Del Desierto. Il nous reste encore 40 km de piste pour arriver à El Chalten. Martin  me met la pression car il ne veut pas que les deux cyclistes portuguais derrière nous nous rattrapent. C'est notre 11ème jour de vélo de suite et arrivée à ce stade de fatigue, je ne suis plus en état de comprendre cet esprit de compétition typiquement masculin. Sorry Martin! Moi, c'est l'idée d'une bonne douche chaude, d'une petite bière noire argentine et un bon steak qui me donne le courage de pédaler encore.
Youpee, nous sommes finalement arrivés et nous nous reposons aujourd'hui afin d'être en forme pour attaquer notre prochain gros défit: la lutte contre le vent toujours plus violent du sud de la Patagonie!

2 Kommentare:

Anonym hat gesagt…

Hallo zämä
Oh, wow, ihr seid echt harte Krieger. Unglaublich! Auf unseren Familienveloferien trafen wir manchmal auch auf kleine Abschnitte Trampelpfade aber natürlich nicht mit 70 kg.
El Chalten, das war bei mir genau vor 8 Jahren. Wir wanderten an einem Tag zum kleinen Gletschersee am Fuss des Fitz Roy hoch.
Viel Spass bei der Weiterreise (Perito Moreno ist echt sehenswert) und viel Energie beim Kampf gegen den Wind. In Feuerland wachsen die Bäume dann in Windrichtung und heissen arbol de bandera.
Liebe Grüsse von Chrigi (Lukas Freundin)

Anonym hat gesagt…

ui,ui dies tönt und sieht streng aus!!! Nils fragt, ob ihr am biken seid... wegen den vielen schmalen und unwegsamen Wegen. Viel Spass noch beim weiter schieben eurer Räder!! grüessli Landenbergers